La belle torsade des émotions et des besoins !

J'avais prévu lundi dernier d'écrire un article en lien avec les besoins, notion souvent mal comprise, afin de le publier mercredi....quand le quotidien m'a rattrapée :

🏃‍♀️ je me suis retrouvée à courir à travers la ville et à aller aux urgences pour ma fille qui s'est fracturée un doigt en EPS et mon fils qui a décidé de démarrer l'année scolaire avec une bronchite aiguë...(plutôt mal venue et mal vue en cette période de corona)

 Sauf qu'une partie de mon esprit était là à me dire : il FAUT que tu écrives cet article, tu DOIS continuer tes contenus.

Il FAUT que tu fasses blabla, tu DOIS gérer blibli, etc...😵

Et voilatipa que mon corps commence aussi à s'exprimer : maux de tête, gorge qui pique....😕

Bon, bah, là, soit je fais partie du clan des « faites ce que je dis, pas ce que je fais », soit il fallait que je me pose urgemment les bonnes questions.

Celles qui font réellement avancer même si, souvent, on aimerait les nier.

Ces questions clés, je vous les donne un peu plus loin dans cet article.

Restez donc bien attentifs ! 

 

Alors, qu'appelle t-on un besoin ?

 

Le terme français n'est pas très bien choisi car :

-on l'utilise tout autant pour parler de besoins dits matériels que des besoins physiologiques et psychologiques (appelés aussi forces motrices au service de notre épanouissement).

- il fait référence à une notion de "manque".  Induisant l'erreur de croire qu'il faille le combler par un "objet" ou quelque chose d'extérieur à nous. Comme si nous n'avions pas la ressource déjà en nous...

 

Bon, essayons d'éclaircir tout cela et de démêler la pelote de laine !

Accrochez vous car lorsque tout sera démêlé, vous verrez que c'est fascinant de jouer « au détective intérieur » !

 

 

C'est le psychologue A. Maslow qui a pour la première fois (vers 1940) hiérarchisé les besoins sous forme d'une pyramide en expliquant que tant que la base n'est pas « solide », le reste suit péniblement (ou pas du tout!).

Et on pourrait croire que la plupart d'entre nous avons au moins le 1er niveau stable mais que nenni ! Douce illusion !

Combien d'entre nous dorment mal ? Combien mangent mal ? Combien sont déshydratés ? allez, zou, filez prendre un verre d'eau avant de continuer la lecture de cet article!

Et pourtant on enchaîne tant bien que mal notre journée en étant bancal !

Alors qu'est ce qui s'ensuit ?

Bah, c'est là où notre corps a des « Uber/coursiers » des besoins que vous connaissez très très bien !

Ce sont les fameuses émotions ! 

En effet, les émotions sont un signal que l'on ressent corporellement (parfois de façon très subtile) : rythme cardiaque qui change, voix qui change, couleur de peau (visage surtout) qui change, respiration qui change, posture qui change...

Ces signaux sont là pour nous mettre en mouvement afin de combler les besoins. (le mot émotion vient de e movere en latin)

 

Donc en clair :

On vit un événement « particulier »

Celui-ci révèle un besoin à écouter et à combler

L’harmonie cerveau-corps se met en route de façon quasi simultanée pour nous apporter sur un plateau une émotion

Cette émotion est censée être comprise pour que l'on pose l'action la plus juste afin de combler le besoin

 C'est bon ? Vous me suivez ? Au cas où, voici un petit schéma :

 

 Quand on simplifie au maximum, cela donne :

- j'apprends une mauvaise nouvelle => j'ai un besoin de réconfort / je ressens de la tristesse=> j'appelle un.e ami.e ou XX- XY me fait un calin (chacun sa stratégie pour être vraiment réconforté.e)

-une voiture grille un feu rouge alors que je traverse=> j'ai un besoin de sécurité/ je ressens la peur=> je cours vite vers le trottoir puis respire et reprend mes esprits

ou

-j'aime telle activité de groupe qui nourrit mon besoin d'appartenance

-je me sens fière quand j'ai réalisé telle chose et ceci nourrit mon besoin d'estime de moi

 

Tout serait parfait si cela se faisait aussi simplement...

 

Sauf que nos émotions et les besoins associés sont, parfois, un peu durs à décoder ou alors, le vécu est tellement traumatisant que l'on place des barrières intérieures de protection bien solides .

 

Prenons un exemple pour l'aspect "durs à décoder" (je parle des autres aspects plus loin):

Avez-vous remarqué que lorsque vous êtes vraiment fatigué, vous êtes plus irritable et vous mettez facilement en colère ?

On va donc dire que l’émotion ressentie est la colère.

Et la colère, pour faire court, est reliée à « j'ai besoin d'être respecté dans mes valeurs ».

Du coup, on met en place des stratégies (pas toujours très fines d'ailleurs) pour se faire respecter : Certains s'activent, font de grands gestes, parlent fort voire crient....ceci entraîne ensuite du ressentiment, des ruminations.. Bref ! Plein de trucs qui vont mettre le cerveau en ébullition et l’empêchez de … se reposer ....

Mais, je le rappelle, tout est parti d'un état de fatigue non écouté avec le VRAI besoin associé qui est le repos.

(Et un des messages codés derrière la colère était peut-être : « Tu ne te sens pas respecté mais peut-être est ce dû à un manque de recul, à un malentendu qui eux-même sont dus à de la fatigue »)

Et c'est ainsi que vous venez de rentrer dans le cercle vicieux des émotions mal comprises donc des besoins non honorés de façon juste.

 Continuons toujours avec le même exemple :

 Notre corps, toujours crevé, qui a toujours  comme besoin « le repos » va tenter un nouveau « deliveroo » qui peut être, par exemple, je me sens « démoralisé, sans élan, dépassé » et là, plusieurs options :

  Option 1: on écoute enfin tous les signaux envoyés depuis un petit bout de temps et EUREKA on réalise qu'il faut fissa fissa se reposer !😴

  Option 2: on écoute uniquement ce dernier message et on peut se retrouver à essayer des trucs et des machins pour rebooster sa motivation et retrouver de l'élan. 💪

Mais n'oublions pas que le corps est HS donc ces efforts vont avoir des durées d'action très courtes et auront comme résultat l'inverse de ce qui était attendu. Vous savez, ce sont ces moments où on se dit : mais j'ai fait tout comme le coach ou tata Paulette a dit mais je dois vraiment être un.e râté.e car j'ai été plein.e d'entrain une semaine et de nouveau je suis une loque...Et là, bonjour le moral à 0.😞

  Option 3 : on fait l'autruche ou du déni. Moi démoralisé.e ? Jamais ! Moi crevé.e : jamais !🙄

 La triste suite des 2 dernières options, certains la connaissent hélas : c'est le corps qui dit STOP...avec sa stratégie bien à lui....burn out, maladie, fractures (la liste est longue)...🤕

  

Alors comment devenons-nous des lecteurs subtils de nos émotions donc de nos besoins ?

En se posant les bonnes questions et en se connaissant vraiment (sans les faux semblant...vaste programme)

 

✨ Les questions clés :

  1. Comment je me sens ? (zieutez une liste des émotions sur le net ou dans des ouvrages et soyez le plus précis possible)

  2. Qu'est ce que j'aime vivre et que je ne vis pas actuellement ?

  3. Qu'est ce que j'aimerai qu'il se passe ?

 

✨ De là, vous allez pouvoir trouver le ou les besoins à honorer (en vous aidant d'une liste comme celle mise plus haut dans cet article ou tout autre trouvée sur le net ou dans des ouvrages)

✨ Puis, vous allez trouver votre (vos) stratégies pour les combler du mieux possible en commençant par les besoins à la base de la pyramide.

 

Reprenons mon exemple personnel de la semaine dernière et voyons ce que cela donne :

  •  Questions clés : 
  1. Je me sens speed à courir partout. Légèrement inquiète pour mes enfants et fatiguée avec mon corps qui commence à émettre des symptômes. Je me sens stressée pour mes obligations professionnelles.

  2. J'aime avoir des temps à moi, où je suis posée et où j'avance sur mes projets calmement.

  3. J'aimerai pouvoir me reposer, être « seule (= sans mes loulous) » pour travailler et j'aimerai me sentir détendue.

  •  Besoins à honorer:

Besoin dit de « survie » : repos

Besoin dit de « sécurité » : calme/ préserver mon temps et énergie

Besoin dit de « récréation » : détente, rire...

Besoin dit « d'accomplissement de soi » : créer, réaliser

  •  Stratégies/actions mises en place: 

😴 j'ai dormi (et en bonne mère indigne, pendant ce temps j'ai laissé mon fils-bronchiteux- sur de l'écran...). Ça n'a pas duré 4 plombes, juste 1 belle heure.

🤣 j'ai regardé un truc drôle pour raviver cette sensation qui, je sais, fait parti de mes forces et valeurs à savoir la joie.

😊 pour garder ce ressenti, j'ai souri fréquemment (à peine visible de l'extérieur) et me suis remémorée (mentalement et corporellement) de beaux moments joyeux de cet été.

👍 j'ai pris du recul sur mes projets et accepté que là, tout de suite, ce n'était pas le bon moment pour créer.

😃 j'ai donc choisi en conscience de lâcher ma todolist, mes « obligations » et comme j'avais mon fils à la maison, j'ai joué avec lui à des jeux de société, lui ai lu des livres...ce qui a aussi contribué à me détendre.

 

Cela peut paraître "simple" vu de l'extérieur pourtant c'est le fruit d'un vrai « travail intérieur » et je n'ai pas réussi du jour au lendemain à écouter ainsi mes besoins et à les respecter.

Et je sais qu'il y en a encore tout un tas bien enfouis que je déloge et accueille tranquillement !

 

Toutefois, rassurez vous : c'est vraiment faisable avec les bons outils et comme je le disais une belle connaissance de soi.

Je reviendrai sur le sujet de la connaissance de soi une prochaine fois avec d'autres outils qui permettent petit à petit d'être aligné.e avec qui l'on est vraiment.

 

Pour l'heure continuons sur le sujet des besoins :

On l'a vu avant, il est fréquent de se tromper dans l'interprétation de ces émotions mais pour complexifier encore un peu plus l'histoire, notre être peut mettre en place aussi, ce que je nomme des "glissements de besoins".

 

Qu'est ce que j'entends par glissement de besoins ?

C'est le fait de combler un besoin par un autre soi-disant plus facile d'accès et qui active rapidement la zone du plaisir et de la récompense dans le cerveau.

Rien de tel qu'un exemple pour comprendre: 

Imagions quelqu'un qui, depuis X temps, a comme "vrai" besoin celui dit de « célébration » comme faire un deuil dans un partage et une reconnaissance de sa peine.

Au fil du temps, des émotions sont venues toquer à la porte mais soit la porte est restée close, soit l'émotion n'a pas été comprise. (j'explique plus loin que ceci est mis en place pour nous protéger !)

Et là, par un glissement de besoins, la personne va se mettre à manger.

La nourriture correspond au besoin de survie (ce qui quand on regarde de plus près se rapproche bien du besoin initial....la personne doit survivre malgré la peine...)

Et ce besoin de nourriture est relativement simple à honorer : il suffit de manger.

Souvent, cela va être vers des aliments plutôt sucrés et gras que les personnes se tournent car ces aliments provoquent des sécrétions hormonales activant fortement les zones de la récompense et du plaisir dans le cerveau.

Bien que ces sécrétions aient des durées de vie très courtes, laissant les personnes encore plus mal qu'avant, il est fréquent que ces personnes disent qu'elles ne peuvent pas faire autrement (comme si elles n'avaient plus de pouvoir sur cette action de manger) 

 

Pourquoi notre corps fait tout un système si complexe ?

Pour nous protéger !

Une part de nous ayant vécu une douleur, "insurmontable" sur le moment, va s'exiler quelque part en nous et notre être va placer des protections pour ne surtout pas réveiller cette douleur.

Hélas, ce qui a servi de protection un certains temps devient une habitude difficile à déloger.

 

Et le besoin associé à la nourriture fait parti des meilleurs glissement de besoin :

on s'ennuie=> on mange; on est fatigué =>on mange; on est contrarié=> on mange

ou à l'inverse : on s'ennuie=> on n'a plus d'appétit; on est fatigué=>  on n'a pas d'appétit; on est contrarié=> ça nous coupe l'appétit

  

Allons encore plus loin sur les besoins :

Je le disais au début de l'article, on peut être tenté de dissocier les besoins dits matériels des besoins appelés aussi « forces motrices au service de notre épanouissement ».

Mais quand on fouine (ce que j’adore faire quand il s'agit du fonctionnement de l'être humain), on s'aperçoit en fait qu'il s'agit d'une "fausse bonne stratégie".

  • Qu'est ce que j'appelle «fausse bonne stratégie »: 

C'est le fait de faire des actions qui sont là pour combler un besoin mais qui hélas sur le long terme nuisent ou n'arrangent rien....

 

Un petit exemple :

On imagine une personne dont le besoin de sécurité est très fort (dû peut-être à un sentiment de manque de protection, d'équilibre dans un moment de vie).

Travailler sur ce manque de protection ressenti peut être trop douloureux...

Alors par une « fausse bonne stratégie », la personne va combler son besoin de sécurité en achetant des grosses voitures bien sophistiquées apportant protection et équilibre.

De nouveau la zone du plaisir et de la récompense sont en joie !

Mais hélas, cela ne comblant pas de façon adéquate le besoin initial, cette personne, au fond d'elle-même ne se sent jamais assez en sécurité...

Autre exemple:

Il n'est pas rare qu'une personne fumeuse, quand elle commence un travail sur elle, arrive à une phrase du genre "mais j'ai besoin d'air, de calme, de clarté" et que d'aller s'en griller une, permet ce moment de pause, en extérieur pour s'aérer et remettre ses idées au clair...c'est une "fausse bonne stratégie" !

 

Alors, ce ne sont que des exemples (avec des interprétations simplistes). Ne faites pas des généralités la prochaine fois que vous craquerez pour un éclair au chocolat ou que vous verrez votre cousin sortir de sa grosse BM avec une clope au bec 🤣🤣🤣

 

Par contre, si on sent que l'on fait souvent des choses que l'on qualifie de « plus fortes que nous » (nourriture, achat compulsif, addictions, crier, se mettre à l'écart...), il est intéressant de jouer au détective intérieur. 

Quand le lien est fait avec les besoins cachés, c'est là où la transformation peut petit à petit avoir lieu...

 

Je vous déconseille de faire ce travail seul (au début)

C'est comme à l'escalade : vous commencez avec un harnais et quelqu'un qui tient la corde. De temps en temps, vous vous essayez seul jusqu’au jour où vous êtes tel un cabri en montagne ! Et si vous voulez expérimenter un endroit inconnu, de nouveau, vous demandez à quelqu’un d'être là avec vous...

 C'est pareil dans le domaine psycho-corporel : on se fait accompagner pour les "blessures/traumas/blocages"puis on expérimente seul. On s'en sort bien et un jour, une situation inédite nous déstabilise fortement et zou, on se fait de nouveau accompagner (avec les mêmes outils ou pas, les mêmes personnes ou pas...)

 

La bonne nouvelle : rien est immuable, rien est impossible et tout peut être réparé !

 

Récapitulons en images (concepts très simplifiés !!!) :

  • Cas où tout roule :

 

  • Cas où un cercle vicieux s'enclenche:

 

 

  • Cas où l'événement est tellement douloureux que la personne se coupe de ses émotions:

 

  • Cas où cela s'arrange :

 

 

J'espère que vous avez démêlé avec moi la pelote «  émotions/besoins » en réalisant que même une fois démêlée, on obtient une double torsade et non une succession de points endroit (oui, je reste dans la métaphore du tricot!)...

 

 

Petite précision qui a vraiment son importance : cet article ne se veut pas exhaustif sur le fonctionnement des émotions, des besoins et de ce que l'on appelle nos diverses "parties" en nous, etc....

Ce sont des concepts très vastes, imbriqués les uns dans les autres. De plus, étant chacun différent, un même événement restera neutre pour certains et aura une "empreinte" émotionnelle pour d'autres. Sans oublier tout notre inconscient qui est parfois bien opaque.

Cet article se veut juste une amorce telle une invitation pour commencer à s'interroger sur son propre fonctionnement...

 

Si déjà vous retenez ces 3 points essentiels (que j'ai formulé sous forme de remerciement car ce sont de vrais cadeaux de la vie pour nous maintenir vivant...), ce seront de belles fondations à une évolution :

✨ Merci à mes émotions de me prévenir qu'un de mes besoins a besoin d'être entendu => je les accueille du mieux possible même si je ne les perçois ou comprends pas toujours.

✨ Merci à mon être d'avoir placé des "protecteurs" quand c'était utile à ma "survie" psychologique => je les reconnais du mieux possible même si j'ai très peur de réveiller des blessures.

✨Merci à ma persévérance, patience et introspection de mieux appréhender toutes les parties en moi => je les accepte du mieux possible même si ce n'est pas toujours confortable de voir ses parts d'ombre.

 

Si vous souhaitez des ouvrages qui décrivent bien cela, je vous recommande les BD d'Art Mella : https://art-mella.com/site/

Les 3 tomes (un quatrième est prévu) sont très très complets : à lire et relire et rerelire car ils fourmillent de conseils, de points d'explications, de techniques...

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moi, je me le suis offert il y a quelques jours !

 

✨ Au plaisir de lire ce qu'évoque en vous tout ceci que ce soit en commentaires sous cet article ou plus personnellement par mail : [email protected]

 

Et on se retrouve très bientôt pour continuer de cheminer ensemble afin de rester zen, fun et ce que vous voulez ! 

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