Le perfectionnisme, on en parle !

Même si les étiquettes, c'est pas mon truc (au sens propre et au sens figuré...celle des habits, ça gratte et celle des "personnalités", ça colle à la peau toute sa vie ...), force est de constater que le métier de prof' attire certains profils.

Ce métier attire beaucoup de personnes qui:

• font les choses plus facilement pour autrui que pour elles-mêmes;
• n'ont aucune conscience de leur valeur;
• passent du temps donc de l'énergie (qu'elles n'ont pas...) à se faire des reproches, à se juger, à se dénigrer...
• croient ne jamais en faire assez;
• et bien sûr qui aiment partager, créer, transmettre, soutenir mais ces divers aspects ne rentrent pas dans mon propos du jour !😬

Si on devait donc mettre une étiquette sur les quelques phrases énoncées plus haut, le mot "perfectionnisme" conviendrait parfaitement.

Le perfectionnisme ... 

 Ce mot vous parle ? Moi aussi !!!  😅

Je flirte avec lui depuis plus de 30 ans (de ce que je m'en souviens !) et c'est loin d'être un long fleuve tranquille !

Cependant, si je m'étais laissée phagocyter par cette part de moi, je ne serai pas là à vous écrire. Il n'y aurait jamais eu de Zen & Prof d'ailleurs !

Comment le perfectionnisme s'exprime chez vous ?

✔️ Vous passez certainement un temps fou à vos prep' de cours en voulant que tout soit calé au « millimètre » au détriment de temps pour vous et vos proches.

✔️ Vous vous sentez très souvent « pas à la hauteur ».

✔️ Si, par exemple, un parent vous fait remarquer que vous avez fait une coquille dans un de vos cours (d'orthographe, erreur de date, d'échelle, dans le résultat d'un exercice …); il est fort probable que vous vous sentiez honteuse et ruminiez cette « mésaventure » qui petit à petit vous fait vous sentir carrément « nulle. »

✔️ Vous avez sûrement plein de projets en stand by, certes par manque de temps, mais surtout par peur. Peur de ne pas y arriver, peur que le résultat ne soit pas à la hauteur de vos attentes, peur du jugement des autres sur votre rendu...

✔️ Dès que quelqu'un vous montre quelque chose, vous voyez immédiatement les pistes d’amélioration, les failles, les erreurs et à peine votre bouche ouverte que vous déversez cela à la personne au lieu de commencer par reconnaître ce qui va déjà bien.

✔️ Il vous est quasi impossible de vous sentir vraiment fière de vous car vous cataloguez vos réussites de « ce n'était rien extraordinaire », « c'est normal de faire cela », « ça ne m'a pas demandé tant d'effort donc c'est que ce n'est pas si bien » ou de « je n'y suis pour rien, c'est grâce à X, Y, le contexte, l’alignement planétaire (bref, grâce à tout mais surtout pas grâce à vous) »

✔️ Vous avez des expressions comme « je ne sais pas faire à moitié », « on n'est jamais mieux servi que par soi-même »...

✔️ Et aussi ... VOIR LA VIDEO " Le perfectionnisme, on en parle" : ICI 🎦

Différences entre professionnalisme et perfectionnisme

• Le professionnalisme
  

✔️pousse à de grandes réalisations
✔️permet de persévérer face aux obstacles et évite le découragement
✔️permet de s'adapter à la situation (en gardant une vision d'ensemble)
✔️rapproche de ses valeurs
 ✔️développe sa confiance en ses capacités de réalisations
✔️augmente le bien-être notamment grâce au juste détachement face au résultat
✔️cherche à s'améliorer sans "pression"

• Le perfectionnisme

✔️ pousse au jugement et à la critique de soi et des autres
✔️ incite à la procrastination
✔️ perd l'objectif global et se noie dans le soucis du détail inadapté 
✔️ a des règles rigides tout comme son planning ne laissant pas de place aux opportunités (ni imprévus qui deviennent donc une énorme source de stress)
sentiment d'inutilité (éloigne de ses valeurs)
✔️ entraine une faible estime et faible confiance
✔️ fait vivre un sentiment d'insatisfaction et une anxiété face au résultat
✔️ a besoin de tout savoir, tout contrôler, tout réussir dans les moindres détails
✔️ supporte mal les erreurs et les "échecs"
✔️ vit dans l'insatisfaction permanente et manque de détente et de distraction

 🎦 Plus de détail dans la vidéo : ICI

Quelles sont les causes de votre perfectionnisme  ?   

 🎦 Dans la video " Le perfectionnisme, on en parle" , je détaille les causes possibles dont voici un rapide résumé :

• Les messages contraignants 

En psychologie, il est défini 5 messages "contraignants" acquis dans l'enfance pour obtenir des signes de reconnaissances conditionnels de l'entourage (ou de toute figure parentale).
Ces messages nous font réagir de façon complètement inconsciente et automatique surtout dans des situations stressantes.

Ils sont telles des "petites voix" qui nous susurrent des mots pas très doux à l'oreille 🙁

Ce sont des raccourcis (des croyances erronées et limitantes) qui nous disent "pour être quelqu'un de bien, pour être apprécié.e, reconnu.e, ...

➡️ ... il faut que je sois parfait.e : "c'est bien mais ...j'attendais mieux, il faut être irréprochable", "pourquoi tu n'as pas eu la meilleure note ?",etc.

➡️... il faut que je sois fort.e : "ne pleure pas, arrête de te plaindre, la vie c'est dure, il faut être fort et ne dépendre de personne..."

➡️...il faut que je fasse des efforts : "donne toi du mal, on n'a rien sans rien"

➡️...il faut faire plaisir : "tu me fais de la peine quand..., fais plaisir à ta mère, sois gentil.le, pense aux autres"

➡️...dépêche toi ! : "tu n'as pas encore fini ? arrêt de trainer, tout le monde t'attend..."

• La perfection comme soit disant unique source de contentement ...

Que ce soit sur les réseaux, dans les livres ou même dans des contes, on nous présente des situations idéales, parfaites qui sont mises en parallèle du sentiment d'accomplissement, d'épanouissement, de joie, de bonheur, de beau relationnel, d'abondance, etc.

On se crée donc de nouvelles croyances erronées telles que "je dois être parfaite (physiquement, éthiquement, professionnellement, etc.) pour aller bien, pour être soutenue, pour être recrutée, pour avoir des ami.es, un.e conjoint.e, pour avoir un toit, de quoi manger...

• L'évitement expérientiel

Il arrive que de vouloir réaliser une thématique, un dossier, etc. parfaitement dans un domaine de vie particulier (souvent professionnel) soit tel un alibi pour ne pas regarder la situation de notre couple, de notre vie sociale, de nos finances , etc. en face.

Tout le temps passé à peaufiner, reprendre, améliorer cette thématique n'est plus disponible pour s'occuper de ce qui est réellement préoccupant ...

En bref, on évite les sujets fâcheux en se plongeant dans le perfectionnisme sur un autre sujet ...

• Le métier passion

Très souvent les professionnels de l'éducation ressente leur métier comme une passion.

Ceci signifie que leur métier vient nourrir divers axes d'épanouissement (la créativité, l'intellectuel, le relationnel, etc.)

Donc pour s'assurer de continuer de vivre ce sentiment d'épanouissement, ils.elles se mettent une pression de dingue pour réaliser un travail impeccable.

🎦 Une autre vidéo sur ce sujet est disponible : ICI " Se préserver dans son métier enseignant: c'est possible "

Les conséquences de tout cela ?

Faire les choses bien, en étant impliquée, avec professionnalisme et le souci d'avoir un rendu clair et utile et beau (si pour vous cet aspect est important), c'est une belle chose.

Que cela prenne des proportions inappropriées vous faisant vous coucher tard, mal dormir, être intransigeante avec vous-même et autrui, vous privant de moment de légèreté et sérénité, cela n'est plus une belle chose.

Car tout cela a des conséquences physiologiques et psychiques qui vous le savez, sur le long terme, créent quelques dégâts et peuvent mener au burn out/épuisement. 🙁

En effet,

• Le "sois parfait" pousse à ne pas s'arrêter de travailler tant que tout n'est pas parfait
• Le "sois fort" pousse à ignorer les messages du corps qui indiquent qu'on a besoin de repos, de détente...
  
• Le "fais des efforts" pousse à tout gérer seul.e sans demander de l'aide
• etc.

Cette pression interne a forcément des répercussions corporelles : mâchoires crispées, tête congestionnée, nuque raide, estomac noué, etc.

Au niveau émotionnel, c'est la porte ouverte au stress et au sentiment d'insécurité pouvant allée jusqu'à de l'anxiété et des angoisses, sans parler de l'estime de Soi au ras des pâquerettes.

Ceci dérègle le système nerveux autonome entrainant une mauvaise régénération, une mauvaise récupération, un mauvais renouvellement cellulaire.

A terme, ce qui vous pend au nez : l'épuisement physique et psychique (dont le fameux burn out)

Mais votre perfectionnisme a aussi des répercussions sur votre relationnel : vous pouvez être très exigeant, peu valorisant et/ou tellement stressé et tendu que vous en êtes irascible, impatient, désagréable.

Pourquoi on continue alors ?

Parce qu'à court terme ça marche : oui on est reconnu, oui on nous félicite, oui on nous valorise pour ce travail si précis, si clair, si beau, si....et on se sent fier (durant 1/100èe de secondes !) 

Parce que l'on a été formaté ainsi et que toute notion de "déconstruction" pour rebâtir une façon de faire inconnue fait PEUR ! 😱

Très souvent, les personnes trouvent que les bénéfices de leur perfectionnisme dépassent les inconvénients...alors pourquoi changer ?

Voyons donc les avantages à être moins perfectionniste ! 

Quand j'accompagne les personnes par rapport à leur perfectionnisme et qu'elles sentent les changements opérés suite aux pratiques que je leur propose, elles sont tellement heureuses ensuite de me partager leur vécu. 🤗

• Plus de temps

Pour certaines, se détacher de leur perfectionnisme leur permet de se dégager du temps pour d'autres projets qui étaient restés en stand by ou qui n'avaient même pas pu émerger à leur conscience. Parmi ces projets, il y a des projets pros mais pas que. Et ce ne sont pas forcément des projets « pharaoniques ».

Juste prendre le temps de finir de trier ses photos sur son ordi pour ensuite en imprimer quelques unes, juste prendre le temps de lire le magasine reçu il y a déjà 2 mois sur une thématique qui nous intéresse, juste prendre le temps d'appeler un.e ami.e et se caler un p'tit mange-mange, juste prendre le temps de finir le puzzle avec le p'tiot, juste prendre le temps de se poser avec une tisane sur le canapé et écouter les bruits venus de dehors, juste prendre le temps...de vivre ... 

• Plus de légèreté

 D'autres ont apprécié se sentir plus légères. Toute cette pression qu'elles se mettaient, ce ne sont pas que des mots. C'est un réel ressenti physique. Parfois cette pression se ressentait dans leurs épaules, d'autres dans le bas du dos, d'autres avaient le diaphragme tout compressé, d'autres avaient la tête pressurisé avec des douleurs en étau ou des migraines récurrentes. Après les pratiques proposées, elles sont bluffées de sentir comme une chape qui se détachait d'elle.

C'est pourquoi je parle de se détacher de son perfectionnisme. On ne l'arrête pas, on le met à une distance respectable car dans certaines situations on en aura besoin (voir l'article "je me suis faite kidnapper...par mon perfectionnisme ")

• Plus vivante 

En se sentant plus légère, l'effet domino ne tarde pas après : cela entraîne plus de spontanéité, plus de joie, plus d'élan mais également plus de sérénité, plus de disponibilité, plus de présence.

Chaque terme mériterait que l'on s'y attarde pour ressentir là encore que ce ne sont pas que des mots, c'est tout un écosystème.

Vivre avec plus de spontanéité, cela signifie moins se prendre la tête, ne plus être assujetti aux regards des autres, être plus authentique, se foutre tout simplement la paix. 😊

Vivre en étant plus présente, cela signifie profiter de "chaque" instant en étant pleinement à ce que l'on fait, pleinement à l'écoute de soi /des autres. Pas le corps ici et la tête ailleurs préoccupée par de multiple soucis. Non, juste là avec ce qui est. Comme cela est reposant, est apaisant... 🤗

 C'est d'ailleurs un des bénéfices des pratiques pour se détacher de son perfectionnisme, les personnes se sentent plus vitalisées, moins fatiguées et retrouvent même pour certaines un bon sommeil.

• Plus efficace et plus confiante

Tout cela lance ensuite le cercle vertueux qui permet de réaliser les choses de façon plus efficace et plus « fun » donc au final elles peuvent faire « plus de choses » ou d'autres choses qui viennent les valoriser donc qui haussent leur confiance et estime donc elles se lancent dans d'autres projets, osent réaliser certaines choses. Vous sentez le bel enchaînement ?

Loin de se trouver face à de l'ennui ou du « à quoi bon » que l'on pourrait craindre en se détachant de son perfectionnisme, elles explorent ce que l'on nomme les actions engagées. Celles qui viennent servir leurs valeurs tout en étant écologiques pour elle et leur entourage.

• Plus fluide

On en arrive donc à un autre magnifique avantage : la relation aux autres qui devient plus fluide. Les personnes m'ont dit s'être senties moins agressives (quand on se sent pressurisé et que l’on a peur du regard des autres sur nos productions, on ne peut être que sur la défensive  ), plus heureuses tout simplement.

• Plus responsable

Vous voulez un dernier avantage pour la route ?

Celui-ci, au début de mes accompagnements, je ne l'avais absolument pas anticipé.

Autant le fait :

✔️ de se déculpabiliser,

✔️ d'être moins stressée,

✔️ moins speed,

✔️ plus légère,

✔️ plus sereine,

✔️ plus joyeuse,

✔️ d'avoir plus de temps pour soi et pour les autres et pour des projets;

tout cela je le savais pour l'avoir vécu et pour connaître les bienfaits des différentes approches que je propose, autant le bénéfice dont je vais vous parler maintenant, je l'avais vécu mais pas aussi bien conscientisé ni formalisé que cette cliente.

Voici ce qu'elle m'a dit : « depuis que je me lâche la grappe (c'est ainsi qu'elle nomme le fait de se détacher de son perfectionnisme), je suis beaucoup moins interrompue et sollicitée à droite et à gauche par des personnes qui faisaient reposer beaucoup de choses sur moi. C'est un vrai soulagement. C'est comme si chacun reprenait sa place et ses responsabilités. Je ne les porte plus tous à bout de bras, à bout de souffle...Chacun a grandi. »

C'est encore une fois tellement logique. Quand on prend tout en main et qu'en plus on le fait généralement bien, les autres petit à petit se reposent sur nous. On le ressent car on dit des phrases comme « je ne peux pas lâcher car sinon, tout s’écroulerait»....mais sentez comme ceci est malsain. Que tout repose sur une seule personne. Qui a des ressources limitées...Sentez comme cela empêche les autres de développer leurs propres compétences, leur propres apprentissages de la Vie.

Alors oui, cela demande une belle dose d'humilité que de s'apercevoir que notre perfectionnisme nous plaçait dans une position de « sauveur » et qu'une partie de nous se sentait utile ainsi. Quand on réalise que l'on pourra toujours être utile aux autres tout en les responsabilisant un peu plus chaque jour, cela devient beaucoup plus harmonieux.

Se détacher de son perfectionnisme pour rester une professionnelle de l'éducation sereine, enthousiaste et impliquée

Forte de tout ce que vous venez de lire, peut-être sentez vous qu'il serait temps d'apprendre:

• à remettre les messages contraignants à leur juste place (des petite voix qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui), 
• des pratiques pour diminuer la pression, l'insécurité et retrouver de la confiance, 
• d'activer le système nerveux parasympathique ventral (nerf vague) qui calme et régénère 

➡️ Si oui, inscrivez vous à l'atelier "se détacher de son perfectionnisme[...]) en cliquant : ICI

Et si certains jours, le perfectionnisme frappe à votre porte, riez de vous !

On ne se détache pas de son perfectionnisme une bonne fois pour toute en quelques instants. Ce serait même délétère ...

Je vous raconte cela ici : ARTICLE "Je me suis faite kidnapper...par mon perfectionnisme"