Ma petite après-midi dans l'école Freinet près de Dresde

Les vacances de Toussaint sont enfin là !🤗

Alors, comme promis à la fin des grandes vacances, je reprends mon récit de mes aventures dans les écoles alternatives Dresdoises.

Je vous invite à relire les articles précédents pour mieux comprendre mon périple !

Voici les liens :

https://www.zenetprof.com/blog/embarquement-immediat

https://www.zenetprof.com/blog/le-mot-qui-m-a-ouvert-beaucoup-de-portes

https://www.zenetprof.com/blog/si-j-avais-su-j-aurai-pas-venu-partie-1-2

https://www.zenetprof.com/blog/si-j-avais-su-j-aurai-pas-venu-partie-2-2

https://www.zenetprof.com/blog/1-sortie-2-lecons-de-vie-partie-1-2

https://www.zenetprof.com/blog/1-sortie-2-lecons-de-vie-partie-2-2

https://www.zenetprof.com/blog/comment-je-me-suis-reconnectee-au-beau-et-a-ma-creativite-partie-1-4

https://www.zenetprof.com/blog/comment-je-me-suis-reconnectee-au-beau-et-a-ma-creativite-partie-2-4

https://www.zenetprof.com/blog/comment-je-me-suis-reconnectee-au-beau-et-a-ma-creativite-partie-3-4

https://www.zenetprof.com/blog/comment-je-me-suis-reconnectee-au-beau-et-a-ma-creativite-partie-4-4

Eh voui, pour certains, il y a du rattrapage dans l'air !

Après avoir visité une école Montessori par deux fois et participé à la vie d'une école Waldorf-Steiner durant 1 semaine, je vous emmène aujourd'hui dans l'univers d'une école Freinet.

"Euh, Aurélia, tu étais en Allemagne alors Steiner, on peut comprendre, Montessori c'est devenu international mais Freinet ? Tu parles bien du Célestin de chez nous ?"

Oui, oui, j'ai été sacrément surprise et heureuse de voir qu'une école Freinet existait à Dresde. Et après mûre réflexion, je pense que le fait que Dresde ait fait partie de l'ex- Allemagne de l'Est donc dirigée par le parti communiste n'y est pas pour rien.

Avant de vous partager mon après-midi passé là-bas, quelques principes très succincts de la pédagogie Freinet. 

En 6 mots clés, cela donne (1) :

-Classe atelier

-Classe nature

-Texte libre

-Correspondance inter-scolaire

-Imprimerie-Journal

-Coopération

Pour Célestin Freinet (1896-1966), le lien entre l'école, la vie quotidienne et la future vie professionnelle était un aspect très important ce qu'il permettait notamment via des ateliers en petit groupe.

L'autonomie est tout aussi importante à encourager chez l'enfant et pour cela, il créé ce que l'on nomme de nos jours des plans de travail.

Afin de mobiliser au maximum les élèves, il créera les « brevets » (certains obligatoires et d'autres facultatifs): brevet de compteur, d'artiste, de nageur, de graveur, etc...avec comme unique mot d'ordre : à la fin du mois, l'élève doit « apporter » quelque chose de tangible pour valider l'un de ses brevets.

Pour lui, la notation est une aberration car une moyenne globale n'a aucun sens : un 12 en anglais ne peut « rattraper » un 8 en maths.

Célestin Freinet reconnaissait l'élève dans sa part d'être humain « sensible » et non pas que comme un individu qui doit acquérir des connaissances, faire des tâches et apprendre des leçons.

À la rentrée scolaire de 1926 commence la première expérience de correspondance interscolaire régulière. Cette expérience incitera d’autres instituteurs.trices à se joindre à eux, formant ainsi un réseau de correspondants dans toute la France et même à l'étranger.

Pour Célestin Freinet, l'enseignant est un chercheur qui doit mutualiser ses acquisitions avec d'autres. C'est pourquoi, il lance une Coopérative d'entraide pédagogique dont le bulletin mensuel a pour titre L'imprimerie à l'école.

Toute la suite de sa carrière étant vraiment mêlée à la politique, je ne rentrerai pas dans la suite de sa vie, que vous pouvez retrouver ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lestin_Freinet

Pour ce qui est de ma visite de l'école Freinet de Dresde:

Je n'ai pu assister qu'à une après-midi. En effet, lorsque j'avais envoyé un message pour demander "d'hospitieren", ils m’avaient répondu qu’une française vivant à Dresde venait faire du français dans les classes certains après-midis et que je pouvais donc venir sur ses « créneaux ».

En toute honnêteté, j'aurais préféré voir le vrai « cours » plutôt que l'activité « français » ayant lieu sur le temps périscolaire mais "à cheval donné, on ne regarde pas les dents !"

Cette école se situe à 16 km de Dresde dans la commune de Moritzburg. Au moment où je l'ai visitée, elle allait être mise en rénovation. Ce n’était pas un bâtiment type « école » mais une grande « maison » où chaque pièce servait de salle de classe.

Me voici donc une après midi de fin novembre, sous un début de chute de neige, à regarder des bambins ( d'environ 7-8 ans) jouer dans la cour (rien à voir avec nos cours bétonnées: c'était un grand jardin avec un grand potager) puis corriger leur activité d'écriture de la journée, puis ranger leur matériel, puis chanter en français.

Ensuite ce fut le temps du goûter avant la garderie du soir où je jouais avec les enfants au dobble et autres jeux de société.

 L'intervenante Française parlait le plus possible en français durant toutes ces activités.

Dans la classe,

je vis tout plein de fichiers d'autonomie...

je vis aussi des lettres d'imprimerie et mon esprit se mit à rêver de voir « l'imprimerie » fonctionner.

Je pensais avoir la chance de revenir une prochaine fois mais hélas, notre retour anticipé en France ne me permit jamais de vivre cette expérience.

C'est donc avec un goût d'inachevé que je vous relate cette après-midi.

D'ailleurs, je me suis aperçue que je n'ai aucune photo de cette après-midi …

A défaut de vous montrer la classe, je vous mets quelques photos du château de Moritzburg en cette période hivernale.

La prochaine fois, je vous emmène à l'école NUS : Nature et environnement. Là, j'ai pris plein de photos et ai passé une journée entière bien remplie ! Ouf, j'aurai de quoi vous écrire un bel article !😅

(1) Source : France culture. La fabrique de l'histoire 08/01/13.L'école moderne de Célestin Freinet en 1958